D'après les Musiques celtiques, Emmanuelle Debaussart, éditions Librio, Paris 1999


formation de musique traditionelle irlandaise comprenant, de gauche à droite : bodhràn, banjo, accordéon, et tin whistle (voir plus bas)

Accordéon
Inventé en Autriche au XIXe, siècle, « Le piano du pauvre » va très vite devenir un des instruments des plus populaires pour accompagner les danses, dans les pays celtiques comme ailleurs. Dans les pays celtes, il est souvent diatonique.

Bodhràn
Sorte de tambourin irlandais en peau de chèvre que l’on frappe à l'aide d'une baguette de bois. Utilisé initialement pour rythmer les fêtes liées aux moissons, Le bodhràn a été surtout introduit dans la musique traditionnelle par le compositeur Seàn O'Riada à La fin des années cinquante. Il fut particulièrement populaire dans le West Cork et le Kerry, au sud du pays, mais on en trouve maintenant dans toutes les formations de musique traditionelle. Il existe un instrument similaire en Cornouailles où il porte Le nom de Crowdy Crawn.

 

couple de sonneurs : bombarde à gauche, et biniou à droite

Biniou
Voir à "cornemuse", et photo ci-contre

Bombarde
Le plus populaire des instruments traditionnels en Bretagne. En bois, avec un chalumeau évasé, elle évoque l'instrument des charmeurs de serpents.  De la famille des hautbois, elle serait apparue en Bretagne vers le XIIIe. Depuis la fin du XVIIIe on en joue en duo (on dit « en couple ») avec un autre instrument (traditionnellement avec un biniou - pour un exemple, voir photo ci contre - mais d'autres expériences ont été tentées).

Bouzouki
Instrument grec introduit dans la musique irlandaise dans les années soixante par Johnny Moynihan des Sweeneys Men.

 

Cornemuses
La cornemuse aurait traversé l’Europe au pas des légions romaines. On ne sait pas quel est vraiment le pays d'origine mais la plus vieille trace que l’on en ait remonte à 1500 av.  J.-C. en Égypte. Au cours de l'histoire, la cornemuse fut souvent considérée comme un instrument subversif par les autorités politiques et religieuses, et interdit comme tel. Ainsi, en Bretagne, jusqu'à la seconde guerre mondiale, l'Eglise en prohibait l'usage, la considérant comme un instrument diabolique. Louis le XIVe, roi de France bien connu pour son sens de la diplomatie, en envoyant la troupe pour mater la révolte des bonnets rouges, en 1675, lui adjoignit des prêtres pour convaincre les sonneurs d'abandonner leur instrument, rendant passible de la mort quiconque contreviendrait à cette interdiction. En Ecosse également, l'Eglise protestante procéda pendant longtemps à des buchers d'instruments, notamment de cornemuses.

La cornemuse est le plus ancien des instruments et le plus répandu dans tous les folklores. Selon les pays, sa forme a évolué, La façon de jouer aussi. Le point commun, c'est une poche gonflée d'air, qu'une pression du bras propulse vers un ou des bourdons, pendant que le sonneur pianote sur un manche (chalumeau) ressemblant à une flûte, en obturant avec les doigts des trous correspondant aux notes.

bagpipe écossais

Ecosse :
Symbole de l’Écosse, La cornemuse est pratiquée Là-bas depuis Le XIIIe siècle. Les premières avaient un seul bourdon, comme ailleurs au Moyen Age. Au fil du temps, elle en a adopté un deuxième, puis un troisième. Le répertoire Le plus ancien remonte au XVe siècle. On distingue deux types de cornemuses, gonflées à la bouche ou par le biais d'un soufflet actionné par le bras.  Les premières sont connues sous te nom de Highlands bagpipes et Les secondes sous le nom de Lowlands pipes.  Le bagpipe possède un répertoire savant, le piobaireachd.  L’instrument est aujourd'hui enseigné dans de nombreuses écoles écossaises et on peut même prendre cornemuse en option au bac.  Le Lowlands pipe, apparu voici trois cents ans, était surtout utilisé pour accompagner la danse, souvent en duo avec Le violon.  L'arrivée de l’accordéon l’avait fait tomber en désuétude, mais depuis le revival folk des années soixante-dix, il a repris du service.

Sonneur de uileann pipe, Galway, été 1999

Irlande :
La cornemuse de type bagpipe était utilisée à des fins essentiellement guerrières et ne subsiste aujourd'hui que dans les pipe bands.  La cornemuse symbolique du pays est plutôt le uilleann pipe (photo ci-contre), né à la fin du XVIIe, siècle. La poche, au lieu d'être gonflée à la bouche, l’est à l’aide d'un soufflet actionné par le bras. On en joue assis. C'est un instrument plus complet et plus complexe que la cornemuse à bouche. Il couvre davantage d'octaves et est doté de régulateurs.

Bretagne :
Le biniou, la cornemuse bretonne, est plus petit et plus aigu que sa consoeur écossaise (baptisée, elle, par les Bretons : biniou braz, « grande cornemuse »).  Elle fonctionne sur le même principe, mais n'a qu'un seul bourdon et le chalumeau (levriad) est beaucoup plus court (voir photo située plus haut).  Cette forme daterait de La fin du XVIIIe siècle.  Sur des gravures plus anciennes, le levriad apparaît comme plus long.  Le biniou est joué en basse Bretagne, et initialement surtout dans le sud.  En haute Bretagne, on lui a préféré la veuze, instrument très proche.


Galice et Asturies :
Les deux pays pratiquent La gaïta, une cornemuse proche du bagpipe écossais, qui possède de un à trois bourdons.

 

crwth
La lyre, le plus ancien et le plus emblématique des instruments traditionnels gallois, s'est éteinte au cours du XVIIIe siècle, sans doute en partie étouffée par la popularité du violon.

 

Harpe (Clarsach en gaélique, telyn en gallois, telenn en breton)
Instrument des bardes, la harpe est restée longtemps liée à la culture aristocratique. Née dans la haute Antiquité, vers le Moyen-Orient, elle a sans doute été popularisée dans le monde celtique par les missionnaires irlandais. C’était alors un instrument diatonique, de petite taille et probablement pourvu de cordes métalliques (par la suite boyau puis nylon). Détrônée par le luth, elle est tombée en désuétude jusqu'au début du XVIIe siècle, où elle réapparaît sous la forme d'un instrument beaucoup plus volumineux, chromatique, et surtout utilisé dans la musique classique. Les milieux régionalistes et les folkloristes ressuscitent la petite harpe irlandaise, à la fin du XIXe siècle pour les Gallois, au début du XXe siècle pour les Bretons. Mais c'est Alan Stivell, grâce aux prototypes de son père (inspirés d'une harpe du XIIIe siècle), qui relancera sa popularité.

 

Les ateliers de lutherie d'Antrim, en Irlande du Nord, sont renommés.

Fiddle
Nom donné par les Gaéliques au violon. L'un des instruments les plus populaires et les plus répandu dans la musique irlandaise et écossaise. Il est pourtant né en Italie vers 1550.
L'Irlande possède depuis lors une vieille tradition de lutherie, et compte quelques excellents ateliers, comme dans le comté d'Antrim (Irlande du nord), que l'on peut visiter.

Ftûtes
Flûte traversière en bois. Elle est devenue populaire en Irlande au XIXe siècle, lorsque les musiciens classiques lui ont préféré la flûte traversière en métal.

Tin Whistle
Flûte métallique irlandaise, aussi connue sous le nom de penny whistle pour son prix modique, qui contribue à en faire l’un des instruments les plus populaires. L'usage en est difficile, néanmoins, et il n'est pas évident d'en tirer un son mélodieux.

Treujenn Gaol
Clarinette, utilisée surtout en nord et centre Bretagne.