1. LE CELTIQUE CONTINENTAL
Ces langues, maintenant disparues, ne nous sont connues que par
quelques inscriptions et noms de lieux.
- Le gaulois était parlé bien entendu en Gaule cisalpine
et transalpine.
-
Le lépontique était une langue
ancienne utilisée par les Celto-ligures. Les ligures étaient
un peuple indo-européen qui peuplait le sud de la
Gaule avant l'arrivée des celtes. Leur assimilation fut
imparfaite, et consista plutôt en un syncrétisme
entre leur culture et celle des celtes
- Le celtibère était la langue des Celtes installés
sur le territoire de l'Espagne actuelle.
Les Celtes de l'antiquité n'utilisaient pas l'écriture
et ils n'avaient donc pas d'alphabet propre. Lorsqu'ils le jugeaient
nécessaire ils écrivaient en se servant d'alphabets
étrangers (grec ou latin pour le gaulois, étrusque
pour le lépontique, ibère ou latin pour le celtibère).
2. LE CELTIQUE
INSULAIRE
Ce groupe se divise en deux
branches :
-
La branche gaélique
:
L'irlandais existe encore, bien qu'il ait subi des transformations,
et reste parlé dans l'ouest du pays.
L'écossais et le mannois - ou manx - (Ile de Man) se sont
distingués de l'irlandais très tardivement (au Moyen
Age). Le picte (peuple occupant le territoire de l'Ecosse jusque
vers les Ve - VIe siècle, avant d'être subjugués
par les Scots, venus d'Irlande) faisait peut-être partie
de la branche gaélique bien qu'on ne soit pas certain de
l'origine celte de cette langue, totalement disparue depuis le
début du moyen âge.
-
La branche brittonique,
probablement plus proche du gaulois que du gaëlique au plan
de l'apparentement linguistique
Le gallois a eu une grande importance et il continue à
être parlé.
Le breton a été parlé en Grande-Bretagne
avant d'être introduit en Armorique par les Bretons, lorsque
ceux ci revinrent sur le continent vers les IVe-Ve siècles.
Le cornique (des Cornouailles, au sud-est de l'Angleterre), proche
du breton, s'est éteint au XVIIIe siècle, mais est
à nouveau enseigné
et recommence à être utilisé.
La tri-partition fonctionelle,
marque de "l'indo-européanisme"
Deuxième aspect : les sociétés
archaïques (et encore certaines sociétés modernes)
ayant pour ancêtres les indo-européens présentent
toujours une structure divisée en trois fonctions : prêtres,
guerriers, et producteurs : la tri-partition fonctionelle (elle se
retrouve dans d'autres cultures non indo-européennes, mais
jamais avec une telle vigueur et une telle importance) découverte
principalement par G. Dumézil. En effet, tous les peuples indo-européens
se trouvent à divers degrés scindés en trois
catégories sociales souvent assez hermétiques. Il suffit
de songer à l'Inde védique, dont il subsiste des traces
très visibles encore de nos jours dans "la première
démocratie du monde" (par le nombre d'habitant) : la société
sépare nettement les classes supérieures (brahmanes,
prêtres, et les nobles) et les sous classes, les intouchables.
Songeons encore à la reconstitution au cours du moyen âge
de trois ordres bien séparés, alors que l'Empire Romain
avait gommé ces divisions (cette tripartition avait en effet
fini par s'effacer - tout en subsistant de manière marginale
- à Rome et en Grèce, bien qu'elle existat pleinement
dans la période la plus ancienne de ces civilisations).
Il ne faut pas y voir un hasard : ce genre de structure
sociale s'est reconstituée tardivement en occident parce qu'elle
correspond à la structure de la société qui fut
à l'origine de toutes les nations européennes. Cette
forme sociale a disparu en France il n'y a qu'un peu plus de deux
siècles. En Irlande, la transition fut assez particulière.
Ayant été épargnée par les invasions romaines,
l'île avait en effet conservé une structure sociale assez
proche de sa forme originelle indo-européenne, et lors de l'arrivée
du christianisme, c'est assez facilement et tout aussi rapidement
que la classe druidique se convertit massivement au christianisme
(en seulement vingt cinq ans, d'après les chroniqueurs du moyen
âge), formant ainsi l'armature de la nouvelle Eglise d'Irlande.
La tri partition subsistat donc telle quelle, la seule chose qui eut
été modifiée fut la religion.
Les celtes n'échappent pas à ce standard
de la tri-partition, puisqu'existaient chez eux trois fonctions bien
séparées : druides, guerriers, et paysans. Il faut d'ailleurs
apporter une attention toute particulière pour la fonction
druidique, qui était sans doute la plus importante des trois,
un peu à la manière de l'Inde védique et au contraire
du moyen-âge, ou la noblesse recouvrait une importance plus
large au plan politique que le clergé . La société
celte sera détaillée plus après (III).